25-26 Aout - traversée de la Meije

25 Aout, 8h, départ de la Grave par le téléphérique pour monter au refuge du promontoire par les enfetchores. Nous sommes 4 pour une longue chevauchée entre vallée verdoyante et haute montagne - entre Romanche et massif des Ecrins : David, Christian, Michel et notre guide Seb.

La montée par les enfetchores est déjà une belle course pour monter au refuge (rester sur l’arête jusqu’au sommet des enfetchores est la manière la plus facile, rapide et élégante de grimper).
Après une pause - repas au refuge (super accueil de Claude - qui encadrait le club il y a quelques années) et avoir remotivé l’ancien qui se sentait un peu mou des cuisses, on repart pour 600m d’escalade.

Belle montée (facile mais en grosses, avec un gros sac et protégé sur sangles et friends) dans du très bon rocher : tout le plaisir de grimper de jour et voir ces pas fameux : brèche du crapaud, campement des demoiselles, couloir et pyramide Duhamel, muraille Castelnaud, dos d’âne, dalle des Autrichiens, pas du chat.

Arrivée vers 19h30 au bivouac sous la dernière dalle avant le glacier carré. Emplacement bien abrité du vent (mais on le sentira tout de même toute la nuit), bien plat et protégé d’un muret. On peut se désencorder sans problème. Seb fait fondre de l’eau (sans arrêt jusque 22h) pour le repas du soir et remplir les gourdes. Tout le monde s’active pour s’équiper pour la nuit, installer son demi karimat… dans 3 mètres carrés!
Après 6 ou 7 heures de sommeil (à nous quatre), il est temps de… refaire fondre la neige pour le petit déjeuner. Il est 4h15 du matin et il nous faudra 1h30 avant de repartir.

Les premiers pas d’escalade à la frontale et à froid sont plutôt difficiles, bravo à David qui s’en sort en tête sans mollir (comme toujours); l’ancien fait des fantaisies et essaie de traverser sur des crispettes au lieu de prendre la belle vire 1 mètre plus bas…
Le glacier carré (mais que fait il ici, suspendu ainsi au dessus de 800m de vide?) est avalé comme une simple formalité.
La dernière partie purement rocheuse est grimpée sans problème: le grand pic et son fameux cheval rouge (le plus difficile est d’aller s’asseoir à califourchon sur l’arête). La vierge en bois nous attend en haut - il est 8h30.

La partie rocheuse de la course est maintenant derrière nous et le fantastique paysage des arêtes s’étend devant nous: du vrai terrain montagne (arêtes mixtes, rappels), du gaz à tous les étages - superbe… Si vous ne connaissez pas encore, il vous faudra y aller un jour pour découvrir ça!

3 rappels depuis le grand pic, le câble le long de la dent Zsigmondy (tout neuf, bien placé mais néanmoins fatigant). Ensuite on monte, traverse, redescend (jamais beaucoup) et remonte pour arriver au doigt de Dieu: les arêtes mythiques de la Meije.
Jamais difficiles, (presque) toujours à corde tendue. Que du plaisir.

3 derniers rappels nous amènent sous la rimaye, une descente sur le glacier, un ou deux ponts de neige à traverser et nous sommes au refuge de l’Aigle: l’autre mythe de cette course (sera-t-il encore là l’an prochain?). il est 16h30.

4 bières et notre déjeuner plus tard et nous redescendons vers la civilisation: glacier crevassé, vires Amieux, terrain banzaï, chemin pierreux puis facile… 3 bonnes heures de descente qui achèvent les cuisses et les pieds.

26 aout, 20h45, pont des brebis - la course est terminée. Un rêve s’est réalisé.

En résumé, 14 heures de course (Promontoire – Aigle), 23 heures de progression au total, 2350m de dénivelé positif, 2700m de dénivelé négatif (dont 400m de rappel), 6 bières, 7 heures de sommeil à nous quatre, du cappuccino à la soupe-sauce tomate-infusion, du pastis, du génépi, quelques ampoules et courbatures, des souvenirs plein la tête.

- Michel (l’ancien)

Leave a Reply

You must be logged in to post a comment.